Fondé par Réné Dufaure de Montmirail en 1899 (ou 1892 selon les sources), l’Olympique de Marseille évolue dans le vétuste stade de l’Huveaune. Pourtant, il ne faut pas longtemps aux Olympiens pour se démarquer de la masse puisqu’ils remportent six titres de Champion du Littoral d’affilée. La Première Guerre Mondiale va freiner l’ascension marseillaise.

Avec l’arrivée de Marino Dallaporta à la tête du club en tant que président, Marseille va connaître ses premiers moments de gloire. En effet sa politique d’achat de vedettes, telles qu’Edouard Crut et Jean Boyer, tire le club vers le haut en remportant trois Coupes de France (1924, 1926 et 1927) alors que l’OM évolue toujours en amateur.

L’OM devient professionnel : un stade et des victoires

En 1932 les Phocéens, fort de leurs nombreux titres récemment acquis, intègrent le nouveau Championnat de France professionnel ce qui entraîne un remaniement de l’organisation du club. Pour sa première saison l’OM termine second de sa poule derrière le futur champion de France, l’Olympique lillois.

Il faudra attendre 1937 pour que les Marseillais remportent leur premier Championnat de France. Cette même année voit la finalisation du Stade Vélodrome (35 000 places) foulé par la « perle noire », Larbi Benbarek. Ils sont sacrés vice-champions deux années consécutives (1938-1939).

La Seconde Guerre Mondiale n’arrête pas les matchs de football qui se déroulent désormais au stade de l’Huveaune – le Stade Vélodrome étant réquisitionné. Pour la petite histoire, Ahmed Ben Bella (futur président algérien) joue un match avec l’équipe de l’OM durant la saison 1939-1940. Champion de France de la zone libre en 1941, les Olympiens marquent 100  buts en Championnat (1942-1943) avec un score fleuve historique contre Avignon (20-2). La même année ils remportent une cinquième Coupe de France. Ce n’est qu’onze ans après le dernier sacre que l’OM redevient champion de France (1948).

Une longue relégation

Gunnar Andersson (meilleur buteur de l’histoire de l’OM) évite la relégation en deuxième division à son équipe (1952) et conserve son titre de meilleur buteur l’année suivante en inscrivant 35 buts. Malgré ces bons résultats en coupes, l’OM sombre en deuxième division pour la première fois de son histoire en 1959. Ils remontent en 1962 pour redescendre en 1963.

Le 23 avril 1965 l’OM, au plus mal depuis sa  création, reçoit l’US Forbach et voit le record de la plus faible affluence au Vélodrome avec 434 spectateurs. Marcel Leclerc décide de reprendre la tête du club mythique et de le remonter au plus haut niveau. Le contrat est rempli en 1966 et le club remporte même une septième Coupe de France en 1969.

 « Droit au But ! »

Après des efforts incommensurables, les Phocéens décrochent le titre de champion de France en 1971 grâce à Josip Skoblar qui détient le record de buts inscrits en Championnat sur une saison (44 buts). Cette année voit la première participation du club à la Coupe d’Europe des clubs champions (Ligue des champions). L’année suivante, l’OM réalise le doublé Championnat-Coupe tandis que le président Leclerc est contraint de démissionner après des accusations de détournement de fonds.

En 1980, rebelote ! L’OM est relégué et est mis en liquidation judiciaire en avril 1981 donc tous les joueurs et le personnel sont mis au chômage. Pourtant, la direction du club va intégrer les « Minots » (Anigo, Di Meco, Caminiti, De Bono), vainqueur de la coupe Gambardella, à l’effectif marseillais. En 1983 les Marseillais accrochent le maintien.

« A jamais les premiers »

Suite à ses années sombres, Gaston Defferre (maire de Marseille) donne les pleins pouvoirs à l’homme d’affaires Bernard Tapie qui veut remporter la Coupe d’ Europe. L’équipe et l’entraîneur vont changer de nombreuses fois pendant cette période. Ainsi, des joueurs tels que Jean-Pierre Papin, Waddle, Pelé, Deschamps, Boli, Dessailly, Voller et Cantona vont venir fouler le Vélodrome. Le banc ne sera pas en reste avec Franz Beckenbaueur, Gili et Goethals.

Sous l’ère Tapie, l’OM remporte quatre Championnats de France (de 1989 à 1992) et une Coupe de France (1989). Echouant en finale de la Coupe d’Europe face à l’Etoile rouge de Belgrade aux tirs aux buts (5-3) en 1991, Marseille défait l’AC Milan de Rijkaard, Van Basten et JPP l’année suivante en finale à Munich (1-0). Le 26 mai 1993 est donc gravé dans toutes les mémoires marseillaises grâce à un but de la tête de Basile Boli : « A jamais les premiers ».

De la lumière à l’ombre

En 1993, l’affaire VA-OM voit l’ère Tapie s’arrêter nette à cause de tentatives de corruption. Après cette affaire, le conseil fédéral retire le titre de champion de France à l’OM et l’UEFA exclut l’équipe des compétitions européennes de la saison 1993-1994. tandis que la FIFA interdit de jouer la Coupe intercontinentale. Malgré une seconde place en D1 (1994), Marseille est rétrogradé mais termine premier en D2. Avec une dette avoisinant les 250 millions de francs, le club dépose le bilan et reste finalement en D2.

Après la remontée en Ligue 1 de l’OM (1996-1997), Rolland Courbis est nommé entraîneur par le nouveau président actionnaire Robert Louis-Dreyfus. Avec la signature de Laurent Blanc, Kopke et Ravanelli, le club retrouve son standing d’antan. Durant la saison 1998-1999, le club phocéen fête son centenaire et voit l’arrivée de Pires, Maurice et Dugarry. Malgré cette armada, Courbis n’arrive pas à gagner des titres et Casoni prend sa place en novembre 1999. D’autres entraîneurs lui succèdent sans pour autant changer le problème : l’OM est dans l’impasse. Le club est même à deux doigts de se faire reléguer par la Direction nationale du contrôle de gestion en juin 2001. Heureusement, Louis-Dreyfus comble le déficit et permet à son club de rester en Ligue 1.

Une nouvelle ère pour un nouveau millénaire

En 2002, Didier Drogba amène les siens en finale de la Coupe de l’UEFA en battant l’Inter Milan, Liverpool et Newcastle. Ce match contre Newcastle United attire 58 897 spectateurs au Vélodrome ce qui est le record d’affluence pour ce stade historique. La finale est perdue contre Valence (2-0) suite à l’exclusion de Fabien Barthez.

Désormais dirigé par Pape Diouf, les changements sont nombreux chez les Olympiens mais les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous. Pourtant, des jeunes talents apparaissent comme Franck Ribéry qui devient titulaire en équipe de France (2006). Albert Emon, nouvel entraîneur, compte les arrivées de Cissé et Zubar et l’éclosion de Carrasso, Niang et Nasri.
Ribéry parti au Bayern Munich pour 30 millions d’euros, Marseille recrute Zenden, Ziani, Cheyrou et Mandanda mais cela ne suffit pas à inquiéter l’Olympique Lyonnais (champion sept années de suite). Eric Gérets vient prendre la place d’Emon. L’entraîneur belge ne reste qu’une saison pour laisser sa place à Didier Deschamps.

Deschamps le sauveur

Le 17 juin 2009, Pape Diouf quitte le club à la suite de désaccords avec Vincent Labrune et est remplacé par Jean-Claude Dassier. Le 4 juillet, Robert Louis-Dreyfues meurt d’une leucémie mettant fin à 13 ans de règne à Marseille et laissant sa veuve, Margarita, héritée du club de la cité phocéenne.

Deschamps recrute Lucho Gonzalez, Heinze et Diawara. Le 27 mars 2010 il remporte la Coupe de la Ligue et met fin à dix-sept ans sans titre majeur pour l’OM. Il est sacré champion de France 2010 et gagne le Trophée des champions face au PSG. De plus, il conserve la Coupe de la Ligue lors de la saison 2010-2011 ce qui pousse l’entraîneur à prolonger jusqu’en 2014. Dassier est remplacé par Labrune et des changements s’opèrent au sein même du club qui devient une société à conseil d’administration. En juillet 2011, l’Olympique de Marseille garde au Vélodrome le Trophée des Champions en s’imposant face à Lille dans un match totalement fou (5-4).